Il refuse de dire son prénom. Ce jour-là, à midi, à Lomme, dans la banlieue lilloise, devant le lycée professionnel Jean-Prouvé, «Billy», 21 ans, en BTS des métiers du bâtiment, futur chef de chantier, assis au soleil avec une amie en attendant l'heure de la cantine, trouve les idées du Front national «intéressantes dans certains cas». Exemple ? «Sur le travail des jeunes.» Marine Le Pen «veut [abaisser l'âge minimum pour pouvoir] travailler à 16 ans pour ceux qui n'ont pas la tête à aller à l'école, c'est bien». En fait, l'âge légal est déjà de 16 ans, la candidate veut l'abaisser à 14 pour les contrats d'apprentissage.
Billy pense que la candidate d'extrême droite remettrait de l'ordre dans une France «désordonnée».«Il y a trop de gens qui touchent de la CAF [caisse d'allocations familiales, ndlr] sans travailler. Vous me comprenez.» Il veut bien «aider les pauvres, mais il y a des limites». Il pense que les riches ont «mérité» de l'être. «Ils ont des connaissances, des diplômes.» Lui, il étudie «pour gagner de l'argent par fierté, pas en faisant des gosses». Il trouve que Marine Le Pen «n'est pas comme son père. Lui, il est d'extrême droite». Billy assure qu'il n'est «pas raciste» : «Je n'ai pas la haine.»
«Insulter». A quelques mètres de lui, neuf garçons assis sur un muret. Au milieu, Thibaut votera FN. Ça ne scandalise personne. A côté de lui, un g