Près d’un jeune sur quatre voterait Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, selon un sondage parmi les «primo-votants», qui n’ont jamais mis un bulletin dans une urne (1). Ceux qui iront voter, un peu plus de la moitié, et parmi eux ceux qui sont certains de leur choix, mettent Marine Le Pen après François Hollande. Mais un peu avant Nicolas Sarkozy.
«Les jeunes ne sont pas passionnés par la campagne et ne se retrouvent pas du tout dans le clivage droite-gauche», avance Mikael Garnier-Lavalley, représentant de l'Association des conseils d'enfants et de jeunes, qui a commandé le sondage. «Ceux qui votent à droite, notamment, semblent se poser des questions sur le président sortant.» Au second tour, la jeunesse met ses pas dans ceux des plus anciens, avec François Hollande devant Nicolas Sarkozy. Au premier, elle exprime son rejet du «système», sourde aux injonctions de «vote utile».
«Porte-voix».«C'est un vote protestataire, surtout chez les moins diplômés, qui se sentent invisibles, explique Anne Muxel, directrice de recherches au Cevipof. N'oublions pas que plus d'un tiers de la tranche 18-24 ans n'a pas le bac. Déjà au travail ou déjà au chômage, ces jeunes sont en première ligne de la fracture sociale et culturelle, ils se sentent exclus. Marine Le Pen est leur porte-voix, pour des raisons assez peu idéologiques.» Pour la sociologue, auteure d'Avoir 20 ans en politique (2), «les