C'est un accident fortuit. Ou l'histoire d'une candidate à la présidentielle, Eva Joly, qui chute et se cogne la tête alors que, politiquement, elle s'en prend plein la figure. A l'instar de François Fillon et son mal de dos chronique au moment où Nicolas Sarkozy le traitait en simple «collaborateur», ou Martine Aubry et son crayon à maquillage dans l'œil après l'aveuglement socialiste du congrès de Reims. «On me tape dessus, mais je suis là», confiait récemment Eva Joly à Libération.
Slogan. Dimanche soir la candidate d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) est tombée dans l'escalier en sortant seule d'un cinéma du XIVe arrondissent de Paris. Où elle venait de voir 38 témoins, le film de Lucas Belvaux «sur la non-assistance à femme à danger», a ironisé l'AFP dans une dépêche intitulée : «Une chute qui tombe mal.» Hier matin, Joly devait en effet lancer, à trois semaines du premier tour, la «vague verte», une mobilisation tous azimuts du mouvement et de ses élus pour remettre l'écologie dans le débat en distribuant à 1 million d'exemplaires ses «six priorités». Objectif : relancer sa campagne qui plafonne entre 1 et 3% dans les sondages, avec un nouveau slogan : «Eva Joly, le vrai changement», une allusion au «changement, c'est maintenant» de François Hollande. Au siège d'EE-LV, les nouvelles affiches (à voir ci-dessous) où elle apparaît souriante ont été retirées