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Libération
TRIBUNE

Pour en finir avec la posture du président-candidat

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(Dessin Alain Brillon)
par Olivier Rouquan, chercheur associé au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (Cersa)
publié le 3 avril 2012 à 0h00

L’épisode récent des tueries de Toulouse met en lumière un problème récurrent des campagnes présidentielles : le statut du président-candidat crée de fait une iniquité par rapport aux concurrents, alors que la Constitution prescrit l’égalité face au suffrage et, surtout, le pluralisme et la participation équitable des partis à la vie démocratique de la Nation.

A plusieurs reprises, un président sortant a été candidat à la présidentielle : De Gaulle en 1965, Giscard en 1981, Mitterrand en 1988, enfin Chirac en 2002.

Dès 1965, il apparaît à beaucoup choquant, au nom de l’éthique démocratique, le traitement inégal des candidats qui en résulte. De Gaulle condescendant à descendre dans l’arène tardivement, bénéficie alors d’un privilège dû à la fonction, notamment à la télévision. La contestation de l’autoritarisme gaullien puis pompidolien a été fondée sur un meilleur respect du pluralisme notamment télévisuel.

En 1981, la posture présidentielle également utilisée par Valéry Giscard d’Estaing entrant dans l’élection le dessert alors, car le contexte est spécifique : d’abord, VGE s’est fait lui-même le chantre de la libéralisation des médias et de la société ; en usant du privilège de la fonction, il se dédie. Ensuite, la volonté de changement des citoyens est très forte et enfin, la droite est profondément divisée. Une nouvelle fois, pendant la campagne, nombre de citoyens s’élèvent contre le traitement télévisuel et institutionnel privilégié du président-candidat.

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