Le communautarisme et la menace islamiste, voilà l'ennemi. Nicolas Sarkozy n'a pas attendu la tuerie de Toulouse pour s'emparer du sujet. Aiguillonné par l'extrême droite, il met désormais les bouchées doubles, mobilisant son gouvernement et les services de l'Etat. «Gesticulation électoraliste», s'est étranglé hier le Front national, après les nouvelles arrestations d'islamistes radicaux. Marine Le Pen n'a sans doute pas tort de faire remarquer que sans l'affaire Merah, certains prédicateurs islamistes n'auraient pas été interdits de congrès de l'UOIF au Bourget.
Quarante-huit heures après la mort de Merah, le FN dénonçait la délivrance d'un visa à Youssef al-Qaradawi, théologien égyptien et invité habituel du congrès de l'UOIF. Le lendemain, Claude Guéant annonçait que ce dernier serait interdit d'entrée sur le territoire français pour cause de «fort risque de troubles à l'ordre public». Après comme avant Toulouse, le couplet contre l'islamisme reste le sommet des discours de campagne. A Nancy, vendredi, comme à Villepinte le 11 mars, Sarkozy n'est jamais autant applaudi que lorsqu'il vante «le courage» de la droite qui a eu «la force de dire non à la burqa» tandis que la gauche abdiquait devant les islamistes.
«Tri». Ces derniers jours, la multiplication des opérations de police dans les milieux salafistes ou jihadistes, sur impulsion de l'Elysée, continue d'alimenter le soupçon sur les arrière-pensées du président-candida