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André Glucksmann : «J’ai abandonné l’espoir d’une autocritique de Sarkozy d’ici la fin de la campagne»

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André Glucksmann, philosophe, avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007. En 2012, il explique sa déception.
Nicolas Sarkozy et André Glucksmann à Paris, le 7 mars 2007. (Photo Piotr Snuss. Reuters)
publié le 5 avril 2012 à 0h00

[Nous republions cette interview, parue en avril 2012 peu avant la présidentielle, alors que nous apprenons ce mercredi 10 novembre la mort du philosophe.]

En 2007, le philosophe André Glucksmann avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy alors candidat à la présidentielle. Ancien militant maoïste, puis défenseur des dissidents d’Europe de l’Est et du peuple tchétchène, il avait été rangé parmi les néoconservateurs français. Nous l’avons rencontré pour lui demander comment il se situe aujourd’hui à la veille d’une nouvelle élection (1).

Vous aviez appelé à voter Sarkozy en 2007. Pourquoi ?

Je trouvais intéressante la rupture avec l’autisme français qui avait fait rater à la France le mouvement des dissidents de l’Est. J’avais été heureusement touché que Sarkozy dise que l’assassinat d’un Tchétchène sur cinq n’était pas un détail de l’histoire, qu’il fallait tenir compte des droits de l’homme et pas seulement des contrats juteux.

Par ailleurs, mon choix était un choix «athée». Un choix entre des candidats, pas entre le Diable et le bon Dieu. Il s’agissait aussi de rompre avec le tabou qui consiste à penser qu’un philosophe ne peut pas voter à droite. C’est un tabou original à la France, depuis 1945, qui part du préjugé que la droite, c’est Vichy, et la gauche, la Résistance. Pour moi, la droite, c’est à la fois Vichy et de Gaulle. La gauche, c’est à