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Libération

La Réunion tendue au passage de Sarkozy

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Outre-mer . En visite sur l’île peu après Hollande, le président-candidat a troqué ses sujets sécuritaires pour l’emploi et le multiculturalisme.
publié le 5 avril 2012 à 0h00

Trois jours après le passage de François Hollande sur l'île de la Réunion, Nicolas Sarkozy a fait comme si son adversaire socialiste n'existait pas (ou plus). Chose extravagante, pendant sa seule journée de déplacement dans l'océan Indien, le président-candidat s'est refusé à distribuer le moindre «bourre-pif», pour reprendre la gracieuse terminologie de la sarkozie. A peine si la silhouette de Hollande a été évoquée pendant ses quarante minutes de discours, largement improvisé. Même lors de la discussion avec quelques Réunionnais triés sur le volet dans un café de Saint-Pierre, le candidat UMP s'est bien tenu. Pas une vacherie, pas un mot déplacé.

«Réponses». Cogner Hollande ? «Ça ne se passe pas comme ça», confiait Sarkozy juste après son meeting, col de chemise ouvert. «Vous ne venez pas ici avec le même discours. Ils veulent des réponses à leurs problèmes : l'emploi, le pouvoir d'achat…» On aurait aimé avoir la repartie pour lui dire que les Français de métropole auraient probablement aimé, eux aussi, avoir des réponses à leurs inquiétudes économiques et sociales… Mais le candidat a repris son avion. Il doit tenir, cet après-midi à Paris, une conférence de presse pour une présentation globale de son programme et un premier chiffrage.

Dire que l'accueil réunionnais a été chaleureux serait excessif. Bien sûr, l'arrivée hier matin à l'aéroport de Saint-Denis s'est faite dans une jolie cohue. Fervente et bruyante, si ce n'est un