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Libération

Présidentielle 2012, une guerre psychologique

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publié le 5 avril 2012 à 0h00

La campagne présidentielle ne plaît pas aux Français. A deux semaines du premier tour, le risque de l’abstention ne cesse d’augmenter. Tous les critères démontrent l’insatisfaction des citoyens-électeurs, de l’intérêt à l’attention, de l’indécision à la volatilité.

Il y a des raisons bien connues à ce désenchantement qui tranche sur la mobilisation et la chaleur de 2007 et qui rappelle au contraire fâcheusement le climat délétère de 2002. La crise, évidement, dont les rebonds et les répliques ne cessent d’entretenir l’anxiété, la colère et le ressentiment ; c’est le facteur majeur du désengagement politique actuel. S’y ajoute l’idée reçue selon laquelle, face à cette crise, les gouvernements, quels qu’ils soient, auraient une marge d’action si réduite qu’ils seraient presque impuissants et donc que leurs désignations ne correspondraient plus qu’à un rituel sans portée, voire à un trompe-l’œil.

En fait, on peut parfaitement défendre la thèse opposée et soutenir que le choix d’un président est d’autant plus essentiel que sa marge est justement étroite, autrement dit que dans des circonstances aussi difficiles, son caractère, son énergie, sa compétence priment. Telle n’est cependant pas l’avis de la majorité des électeurs qui ne cachent pas leur profond et amer scepticisme.

On peut encore ajouter que, contrairement aux trois élections présidentielles précédentes, aucun thème ne s’impose au centre de la campagne : en 1995, cela avait été la fracture sociale, en 2002 la sécurité, en