Nicolas Sarkozy dit détester ce mot. C'est pourtant bien un programme politique profondément «conservateur» que le candidat UMP a dévoilé hier, lors d'une conférence de presse à Paris. Sa lettre, de 36 pages, «au peuple français» rendue publique à cette occasion surfe sur les grandes «peurs» du moment : crise, immigration, fondamentalisme, chômage… Et véhicule tous les clichés d'usage sur une gauche laxiste, dépensière, indécise…
«Il n'est rien de plus beau en démocratie que l'amour de son pays…» écrit Nicolas Sarkozy, à la main, sur la page de garde de son document. Avant de conclure, toujours de façon manuscrite : «Une société sans frontières est une société sans respect. Un pays sans frontières est un pays sans identité. […] Aidez-moi à construire la France forte.» L'appel au peuple «sans aucun intermédiaire» est le fil conducteur de ce texte qui promet l'organisation de référendums en cas de blocage, pleure «l'école de Jules Ferry», multiplie les couplets sécuritaires et fustige une Union européenne «qui s'est transformée en un cénacle technocratique et coupé des peuples».
Retraités. Plus que son programme chiffré - qui présenterait le risque de faire apparaître des promesses non tenues de 2007 ou les failles de son bilan -, c'est donc sur les «valeurs» que Nicolas Sarkozy a choisi de mettre l'accent. Son entrée en campagne avait d'ailleurs été placée sous ce signe avec un entretien au Figaro Magazi