«Ma mère m'a toujours dit : le meilleur mari d'une femme, c'est son diplôme et son travail !». L'interpellation fuse dans la Maison pour tous de Courdimanche, aux Ulis (Essonne). Depuis près d'une heure, François Hollande est en pleine table ronde avec les représentantes des femmes du quartier. Toutes des vecteurs de parole publique dans des zones où la politique a de plus en plus de mal à se frayer un chemin. Ségolène Royal, qui conserve une aura sans pareille en banlieue, l'avait compris dès 2007. Le candidat socialiste à l'Elysée marche dans ses pas aujourd'hui, faisant de ces mères le cœur de son message envers les banlieues.
«Ce sont à la fois des mères et des femmes actives, qui se battent pour elles-mêmes et pour leurs enfants, qui assument la vie des immeubles et des quartiers», estime Hollande dans son préambule aux Ulis, comme il l'a fait la veille à Vaulx-en-Velin (Rhône) et Creil (Oise). Devant la maire, Maud Olivier, il salue le «rôle déterminant» des femmes, souvent seules à la tête de leur famille, dans «l'accompagnement des plus jeunes et le suivi de ceux qui cherchent un emploi».
Les mères célibataires de banlieue, «électeur-type» de Hollande en 2012 ? Dans la salle, retapissée d'affiches à l'effigie de Hollande, Hicham acquiesce. Il est étudiant et vient de prendre sa carte au Parti socialiste. Depuis décembre, il fait beaucoup de porte-à-porte dans la ville, où l'on recense plus de 40% de moins de 25 ans et près de 20% de