Les derniers sondages ont sonné encore plus fort la mobilisation. Avec 30% d'abstention annoncée, gauche et droite ont relancé leur campagne de terrain, pour tenter de convaincre les désabusés, les réfractaires. Le PS a choisi la banlieue, l'UMP les marchés traditionnels. A Vaulx-en-Velin, près de Lyon ou à Wazemmes, un quartier de Lille, Libération a suivi ces militants anti- abstention.
A Vaulx-en-Velin, le PS en terrain conquis mais peu investi
Concentré sur son graf, Benoît ne voit pas passer près de lui l'essaim de caméras qui arpente le quartier. François Hollande était vendredi en visite à Vaulx-en-Velin, en banlieue de Lyon, point de départ des 48 heures que le candidat consacre exclusivement aux quartiers populaires. A deux semaines du premier tour, ces quartiers très fortement abstentionnistes constituent de très gros réservoirs de voix pour la gauche. A Vaulx-en-Velin, aux dernières régionales et cantonales, plus des deux tiers des inscrits se sont abstenus. Benoît était de ceux-là. Il ne pense pas voter non plus à la présidentielle : «Au premier tour, à la rigueur, pour Mélenchon.» Au second, ce sera non. Catégoriquement. «Ils s'agitent tous, mais ne font rien pour changer le système en profondeur». Benoît a l'impression que les candidats ne s'adressent pas à lui. «Je regarde les débats à la télé, ça parle de la crise en général, je ne comprendspas. Je me réveille quand j'entends les mots minima sociaux et RS