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Libération
Reportage

Sarkozy, franco de peurs

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En meeting samedi à Saint-Raphaël, le président sortant a stigmatisé les socialistes et les immigrés.
publié le 8 avril 2012 à 21h29

Avant de quitter le palais des sports de Saint-Raphaël (Var) samedi pour deux jours de repos au cap Nègre dans sa belle-famille, Nicolas Sarkozy a exhorté ses troupes : «Deux semaines à fond, et après on accélère !» Oui, mais dans quelle direction ? A droite toute, si l'on en croit le discours qu'il venait de livrer. Il n'avait pas été écrit, ce qui a permis au président-candidat de s'adresser plus détendu aux militants, en jouant sur un registre comique, et sur la détestation commune de deux uniques cibles, les socialistes et les immigrés.

Avant qu'il ne monte sur scène, le patron de l'UMP, Jean-François Copé, avait commencé à chauffer la salle, en jouant de la province contre «le petit cercle parisien où il paraît que les jeux sont faits». Mais le public était encore tiède quand le Président est monté sur scène, s'est accroché au pupitre, sur lequel n'étaient posées que quelques notes. Et là il s'est lancé, basculant souvent en arrière sur ses talons, haussant très souvent les épaules, comme avant, pour appuyer les effets.

Louis de Funès. Dans son numéro, il utilise tous les ressorts de showman comique, prend la salle à témoin, montre une dame qui rigole dans les premiers rangs : «On sent qu'il y a du vécu, là !» Pour commencer, il fait mine de dérouler le fil des premiers mois de la campagne. Il explique qu'il a pu regarder cela en spectateur, puisqu'il n'était «pas candidat». Là, il hausse les sourcils, prend des airs de