Et si l’on avait enfin une politique agricole? L’un des événements passés inaperçus des cinq dernières années, c’est que la France est devenue le troisième exportateur agricole d’Europe, dépassée par les Pays-Bas et l’Allemagne. Il y a de quoi être surpris: les Pays-Bas ont une superficie minuscule, une densité de population très élevée, la cinquième au monde; l’Allemagne ne bénéficie pas des avantages géographiques français pour l’agriculture. Cela ne les pas empêchés de dépasser la part de marché française au cours des dernières années.
L’agriculture des Pays-Bas est orientée vers l’échange international et la haute technologie (cultures hydroponiques, agro-industries). Ils sont aussi une plate-forme d’échanges: le port de Rotterdam alimente toute l’Europe, le marché aux fleurs d’Aalsmeer est le plus grand du monde et réexporte les fleurs importées du Kenya ou d’Ethiopie. La combinaison d’atouts anciens (la production florale néerlandaise date du 17ème siècle) et de politiques agricoles orientées vers le soutien à l’innovation technologique et la réduction des inégalités entre exploitations explique comment ce petit pays peut être le second exportateur agricole mondial: en construisant sa place dans la mondialisation.
L’Allemagne a de son côté vu sa compétitivité agricole grimper grâce à un recours important aux salariés agricoles (40% de salariés dans l’agriculture, contre 13% dans l’agriculture française qui reste familiale), en particulier des saisonniers immigrés d’Europ