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TRIBUNE

La cigale, la fourmi et le patrimoine du chef de l’Etat

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par René Dosière, Député de l’Aisne, apparenté socialiste
publié le 9 avril 2012 à 19h38

La déclaration de patrimoine du chef de l'Etat est parmi celle des responsables politiques la seule à être rendue publique. C'est aussi la seule à ne pas être contrôlée. De ce fait, son exactitude peut être mise en cause ainsi que le démontre l'analyse critique des déclarations de patrimoine des deux derniers présidents de la République. L'obligation de déclarer son patrimoine, en début et en fin de mandat, résulte d'une loi de mars 1988, dont l'objectif était clair : faire la démonstration que la vie politique n'enrichit pas ses responsables. A cet effet, les déclarations de patrimoine sont soumises à une commission pour la transparence de la vie financière chargée d'apprécier la variation de situation patrimoniale des intéressés - ministres compris - dans le secret de ses délibérations et dans des conditions particulières puisqu'elle ignore les revenus des intéressés ! Le président de la République est soumis à un autre régime : sa déclaration est adressée au Conseil constitutionnel - à peine de nullité de candidature - qui ne l'examine pas, sa responsabilité consistant à la publier au Journal officiel ce qui a été fait le 24 mars pour la déclaration de fin de mandat de Nicolas Sarkozy. Le rapprochement avec sa déclaration du début de mandat (JO du 11 mai 2007) ne manque pas d'intérêt.

Première observation : durant ces cinq années, le patrimoine du chef de l’Etat s’est accru de 587 839 euros. Ce montant correspond à la quasi-totalité de sa rémunération disponible,