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Pour les sourds, la campagne manque de sous-titres

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Présence d'un interprète en langue des signes, sous-titrage... Le débat électoral est loin d'être accessible.
publié le 10 avril 2012 à 21h04
(mis à jour le 11 avril 2012 à 15h26)

Comment dit-on François Hollande en langue des signes ? De plusieurs manières, nous explique la comédienne sourde Emmanuelle Laborit, directrice française de l'International Visual Théâtre. En faisant le signe exprimant le pays du même nom, la Hollande. Ou en reprenant une de ses caractéristiques physiques, comme ses grains de beauté en bas du visage. «C'est toujours un peu caricatural, reconnaît Emmanuelle Laborit. Un peu comme les Guignols de l'info sur Canal +.» Pour Bayrou, par exemple, c'est les grandes oreilles. Pour Nicolas Sarkozy, il en existe une flopée dont un qui remonte aux temps où il était ministre de l'Intérieur : deux coups de flingues, à la Lucky Luke.

Cette vidéo, où la comédienne décrit les candidats, peut faire sourire, pourtant, l'accessibilité de la campagne pour les sourds est loin d'être acquise. Les obstacles sont encore très importants. «Tous les meetings ne sont pas encore accessibles. Bien sûr, des progrès ont été faits depuis 2007 mais j'espérais mieux. Il est insupportable qu'aujourd'hui, en 2012 on soit encore obligé de choisir un candidat en fonction de ce qu'on comprend», se désole Jérémie Boroy, délégué général de l'association Aditus qui milite pour l'accessibilité des campagnes électorales. (Lire ici la tribune publiée dans Libé en novembre dernier).

La loi du 11 février 2005 sur l'égalité des chances prévo