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Analyse

François Hollande, il marche seul

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Le candidat socialiste est décrit par ses proches comme un homme prenant le plus souvent ses décisions en solitaire.
A Reims, le 8 mars. (Photo Sébastien Calvet pour Libération)
publié le 11 avril 2012 à 22h16

C’est un ballet. A chaque mouvement d’un candidat à l’Elysée, une houle de dirigeants, de personnalités et de gardes du corps prend forme et bouge avec lui. François Hollande n’échappe pas à la règle, toujours et en tous lieux très entouré. Et pourtant, le socialiste avance seul. C’est le paradoxe Hollande : un taiseux qui se calfeutre derrière un mur de mots, un pudique qui se protège derrière le bouclier de l’humour, un cérébral caché sous le masque du jovial.

Comme au temps où il était premier secrétaire du PS, l'homme de la synthèse a nommé à l'automne une équipe de campagne pléthorique (plus de 150 noms sur l'organigramme), faisant de la place à toutes les chapelles socialistes, à tous les «amis». Mais «comme toujours, ça ne fonctionne que sur lui, explique un chef de pôle thématique qui le côtoie depuis trente ans au PS. Donc, il s'inquiète quand il sent qu'il est un peu fatigué». Ce fut le cas la semaine précédant la tuerie de Toulouse où il semblait carrément lutter contre le sommeil pendant une table ronde avec le personnel de l'hôpital de Valence (Drôme). C'est que, regrette un membre de l'équipe, «il n'a pas voulu de nounou».

En 2007, Patrick Mennucci tenait ce rôle auprès de Ségolène Royal. Les yeux rivés sur sa montre dès que la nuit tombait et les poches pleines de barres de céréales aux fruits rouges au cas où. Rien de tel dans le sillage de Hollande. Par déférence pour la bête politique ou par désintérêt pour l’homme qui sommeille dan