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Libération

Le président candidat met son amour en vitrine

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publié le 11 avril 2012 à 22h06

L'un (Jean-Luc Mélenchon) envoie systématiquement bouler quiconque lui en parle. L'autre (François Hollande) répond du bout des lèvres à Paris-Match («Valérie, elle, m'apporte ce qui est le plus important, son amour et sa confiance»). Nicolas Sarkozy, lui, étale son amour. Il le tartine, il l'expose en vitrine, il l'offre à ses militants comme de la verroterie à de bons sauvages.

Ce week-end, s'adressant aux «jeunes» (cette expression de dame patronnesse typique de l'UMP, mais passons) de son parti (avoir 20 ans, gnagnagna), le presque sorti nous a dégainé les violons, la confiture de rose et le miel par pots entiers. «Le besoin d'être aimé et de pouvoir aimer», harangue-t-il regardant le premier rang vers où tous les regards de la salle ont déjà convergé. «Et moi je pense, poursuit-il, qu'il y a un besoin d'amour. [Vivats de la foule où les jeans amidonnés deviennent humides, ndlr] L'expression des sentiments y compris lorsqu'on est président de la République, ça devrait rassurer au lieu d'inquiéter».

Le réalisateur de l'UMP a tout compris et balance le contrechamp sur Carla Bruni-Sarkozy, sourire extatique, offerte en pâture. Le storytelling, Sarkozy nous y avait habitués ; voilà le lovestorytelling. Ce doit être ça, un Président qui a changé. Entre l'exhibition de fric du Fouquet's ou de la Paloma et la prostitution des sentiments à laquelle se livre aujourd'hui le couple Sarkozy, on n'a pas encore bien saisi la différen