«De quel côté, la bannière ?» demande l'assistante du photographe. Le porteur de la dite bannière la tourne à droite puis à gauche. Le soleil de midi contraint à plisser les yeux. Devant la basilique de Lourdes (Hautes-Pyrénées), le groupe sacrifie au rituel traditionnel, la photographie souvenir du pèlerinage. Ils sont plus de 200 élus, du député au conseiller municipal, à serrer les rangs devant le photographe. Autour du cou, la plupart arborent une écharpe bleue, signe de ralliement de ces pèlerins politiques.

Sur les photographies des années précédentes, on reconnaît au premier rang, Jean-Pierre Raffarin. Il y a quelques années, le sénateur de la Vienne et ancien Premier ministre est redevenu un catholique fervent après la lecture d'un livre de Jean-Claude Guillebaud. Cette année, il n'est pas à Lourdes, mais en Chine. Elisabeth Morin-Chartier, députée européenne (Parti populaire européen, PPE), l'une de ses proches, est là. «Je n'étais jamais venue à Lourdes, raconte celle qui fut présidente de la région Poitou-Charentes de 2002 à 2004 avant d'être battue par Ségolène Royal. Ces trois jours sont l'occasion de se nourrir spirituellement et de réfléchir sous la houlette de grands théologiens.»

L’écurie de Lustiger

Aux traditionnelles dévotions (messes, veillées de prières, chemin de croix), s’ajoute pour les élus, un programme solide de conférences. Cette année, ils ont eu droit à un exposé de haut vol sur «la doctrine sociale» de