Il est grand temps de modifier, de rajeunir et d’améliorer le vénérable mais vétuste face-à-face télévisé organisé entre les deux tours depuis 1974.
A l'époque, il s'agissait d'une rupture avec le monolithisme audiovisuel gaullo-pompidolien. Elle avait été rendue possible par la popularité de l'émission A armes égales qui, théâtralisant les duels entre dirigeants politiques, les avait également légitimés.
L’exemple américain - tout le monde avait en mémoire le célèbre débat Kennedy-Nixon, même si fort peu l’avait réellement vu - avait également instillé le goût, voire l’appétit pour une confrontation directe entre les deux qualifiés pour le second tour.
L'équipe d'A armes égales était parvenue à convaincre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand d'innover en se pliant à l'exercice. Celui-ci avait obtenu une audience considérable et avait joué un rôle manifeste sur le résultat d'une élection remportée sur le fil par Valéry Giscard d'Estaing avec 50,6 % des voix. L'homme de Chamalières avait été cette fois-là le meilleur, tout comme l'homme de Latche le fut en 1981. Le préalable posé par les candidats avait été, dès le premier face-à-face présidentiel, que les journalistes, choisis d'un commun accord, soient de simples présentateurs et non pas de vrais animateurs. La tradition s'est perpétuée. Duel unique, rôle minimaliste des journalistes, équipe des candidats aux aguets pour faire respecter des règles vétilleuses.
Cette formule est aujourd’hui caduque.