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Libération

Le candidat prend une voix grave pour couvrir les cris de victoire

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Derrière Hollande qui joue la prudence, certains s’enquièrent déjà de futurs postes gouvernementaux.
publié le 12 avril 2012 à 22h06

«Il y a de la douceur, je l'espère, mais il n'y a pas d'euphorie car, je vous le dis franchement, je ne sais pas qui va gagner l'élection présidentielle.» Pour François Hollande, interrogé hier à Libération sur «la douce euphorie» qui semble gagner son camp, il ne s'agit pas d'un soudain accès d'humilité électorale mais d'un impératif politique. Au moment où certains socialistes parlent à voix haute de victoire et se répartissent les portefeuilles sous le manteau, le candidat à l'Elysée a remis les pendules à l'heure. Pas question de céder à l'euphorie et, partant, de donner l'impression de voler leur vote aux Français ou de générer de l'abstention. Surtout quand les sondages donnent invariablement Hollande largement gagnant au second tour, voire reprenant l'avantage sur Nicolas Sarkozy au premier. Un discours de responsabilité partagé au sommet. «Ce n'est jamais gagné. Il faut garder la ligne, ne parler que des problèmes des Français», alertait mercredi Martine Aubry. «Je crois savoir que François Hollande ne se préoccupe pas de son gouvernement mais de son élection», relayait la veille Pierre Moscovici.

Imparfait. Mais, à la base, on résiste moins aux sirènes des sondeurs, qui expliquent en coulisse que les jeux ne sont pas loin d'être faits. C'est comme ça qu'on se retrouve à observer un membre de l'équipe Hollande et son homologue au PS discuter, dans le dos du candidat, de la création du secrétariat d'Etat qu'