Adix jours du premier tour de la présidentielle, François Hollande était hier l'invité de Libération. Il a répondu longuement aux questions de la rédaction.
Jean-Luc Mélenchon semble pouvoir être le «troisième homme» de la présidentielle. Comment expliquez-vous que le PS n’ait pas utilisé mieux son talent ?
Jean-Luc Mélenchon n'est pas mon adversaire, ni même mon concurrent. Moi, je suis dans une campagne présidentielle pour la gagner. Jean-Luc Mélenchon a été socialiste pendant des années, il a été l'animateur de sensibilité. Il a été un tribun reconnu. Ensuite, il a fait une campagne - il était encore socialiste - pour le non à la Constitution européenne lors de laquelle il avait réuni un certain nombre de partisans et de foules. Son talent n'est pas en cause. L'enjeu est de savoir sur quelle ligne politique je peux gagner l'élection présidentielle. Je n'ai pas simplement à être dans l'expression d'une colère nécessaire, une dénonciation indispensable des désordres. Ce qui m'a été donné comme mission, c'est de gagner - ce n'est pas fait - l'élection. Je ne veux pas simplement figurer, je ne veux pas qu'on dise après : «C'était une campagne formidable, 2012, on va encore attendre 2017 et, même en 2017, ce n'est pas sûr parce que c'est trop dur, on va se donner 2022 comme objectif…» Je dois gagner, et ensuite répondre aux gens qui me disent : «Ne nous décevez pas, réussissez, agissez pour que les inégalités soient combattues, que le pays soit redressé, que la jeunesse soit enfin traitée avec dignité et responsabilité.» Voilà ce qui m'est donné comme mandat. Je m'y tiens.
Un bon score de Mélenchon, c’est bon pour vous ?
Ce qui compte, c’est un bon score de