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Libération
Enquête

Sarkozy bassine Aubry en remuant une histoire de piscine

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Le chef d’Etat a accusé à tort la maire de Lille d’avoir réservé des horaires pour les musulmanes. La réalité : une affaire de surpoids et de pudeur.
publié le 12 avril 2012 à 22h26

«C'est le monstre du Loch Ness! Il surgit à chaque campagne électorale!»

Denise Cacheux, 80 ans, ancienne députée socialiste et présidente du centre social Lazare-Garreau ne décolère pas devant la polémique sur les horaires réservés à la piscine Tournesol de Lille-Sud. L'histoire date du début des années 2000, mais elle occupe désormais le devant de la scène électorale, Nicolas Sarkozy accusant - à tort - Martine Aubry d'avoir réservé un créneau «à des femmes musulmanes». C e qui, dans l'esprit du président-candidat, fait d'elle une maire communautariste. Comme François Hollande dans ses discours, la maire de Lille, qui se réserve le droit de porter plainte en diffamation, renvoie la polémique à son envoyeur. Pour les socialistes, le président de la République, c'est celui qui, du ministère de l'Intérieur à l'Elysée a affaibli la laïcité depuis dix ans. Des émeutes de 2005 quand il demande aux imams de calmer les jeunes des banlieues à son discours de Latran, affirmant la supériorité du prêtre sur l'instituteur. Le couplet communautariste, tonne l'ancienne ministre, «pas lui, pas à nous, et j'ajouterai, pas à moi». «La laïcité, pour nous, c'est une perle que nous devons défendre dans le monde entier», a-t-elle lancé mercredi soir lors d'un meeting à Limoges.

aquagym. Que s'est-il réellement passé à la piscine Tournesol ? Première certitude : il n'y a jamais eu un créneau réservé aux musulmanes, mais une séance d'aquagym féminine. D