Tous les mercredis matins, c’est comptines et chansons à la médiathèque Julien-Gracq de Plélan-le-Grand. Inutile de préciser qu’une fois passé le seuil de ce beau bâtiment de verre construit en 2000 à l’emplacement d’un ancien garage automobile, on se sent à mille lieues de la campagne
[ présidentielle. ]
Denis, enseignant dans un lycée professionnel venu accompagner sa fille de5 ans, l’avoue d’emblée :
«Les gens décrochent, on en parle moins. Il y a comme une lassitude. Les Français sont déçus par rapport aux projets. Ils manquent de concret et ne répondent pas aux attentes.
» Ce trentenaire jovial n’en est pas moins allé, pour son premier meeting politique, écouter François Hollande à Rennes.
«Pour l’ambiance, voir la personne en face et détecter sa sincérité pour m’aider à faire mes choix»
, précise-t-il.
Dans le «cyber-espace» de la médiathèque, où une dizaine d'ordinateurs sont à la disposition du public, Claude, 72 ans, est lui venu taper son courrier. Il est «privé d'électricité depuis octobre 2010», et se dit «apolitique, sans opinion, comme un athée». «Ils nous racontent tellement de fadaises. C'est tellement la foire d'empoigne, avec de tels comportements puérils, ce n'est pas sérieux !» Obnubilé par ses problèmes de factures, Claude ira néanmoins voter, «mais je ne dis pas que je ne voterai pas blanc», ajoute-t-il, un brin énigmatique.
A deux pas, Laurent, 38 ans, intermittent du spectacle, se demande s'il fera le déplacement. «Je s