Le président Sarkozy et son hyperactive garde des Sceaux, Rachida Dati, ont été des multirécidivistes de la réforme de la justice. Ils ont fait émerger tour à tour les figures du mineur dangereux, du violeur en série ou du délinquant à répétition... Avec pour résultat, des peines plus lourdes et des prisons pleines, mais peu d'impact sur la violence réelle.
La rétention de sûreté invente une peine après la peine
A l’origine, un viol d'enfant
Le 15 août 2007, Enis, 5 ans, est enlevé et violé à Roubaix. L'auteur du crime, Francis Evrard, 60 ans, sortait tout de juste de dix-huit ans de prison pour «viol aggravé». Nicolas Sarkozy, qui vient d'être élu, veut une loi qui empêche les criminels sexuels «de recommencer de tels actes une fois purgée leur peine de prison». Fidèle à sa méthode, un fait divers, une loi.
La mise en œuvre, un principe du droit français remis en cause
La loi sur la rétention de sûreté est votée le 25 février 2008. Elle permet «à titre exceptionnel» d'enfermer un criminel après qu'il a purgé sa peine, à condition que celui-ci ait été condamné à quinze ans de prison minimum et qu'il présente une «particulière dangerosité caractérisée par une probabilité très élevée de récidive».
La loi crée aussi la «surveillance de sûreté» (le contrôle d'un individu astreint à des obligations de soins, par exemple) une fois la peine purgée. L'instauration d'une