«Tout se passe comme prévu». Depuis qu'il est entré en campagne, Nicolas Sarkozy a usé de cette formule auprès de ses troupes (et des journalistes). Manière de leur signifier que tout était sous contrôle. Que son grand dessein électoral les dépassait par son génie, et qu'au final ils n'auraient qu'à s'incliner devant tant de vista politique. Et malheur à qui osait émettre des doutes!
Tout se passe comme prévu, certes... mais pas du tout comme il l'avait imaginé.
Des jours durant, le président a entretenu une fiction qui verrait les Français céder à sa parole magique, à ses propositions distillées au fil des jours, à sa supériorité intrinsèque sur François Hollande «le candidat par défaut».
Mais, d'emblée, le «candidat du peuple» autoproclamé a surtout beaucoup amusé ces millions de gens qui n'ont rien oublié du bouclier fiscal pour ses riches amis, du Fouquet's et du Paloma de Bolloré, de l'Epad offert à son fils Jean... Ils n'ont pas eu vraiment peur non plus des immigrés stigmatisés à longueur de discours ou de « l'Europe passoire ». Pas plus qu'ils n'ont adhéré à ces référendums censés mettre au pas les chômeurs et les corps intermédiaires.
La preuve? Ces sondages aux courbes restées plates, que scrute à chaque instant Patrick Buisson, ce conseiller venu de l'extrême droite, en qui le chef de l'Etat a placé son sort.
Alors, à neuf jours du premier tour, la maison Sarkozy menace de s'effondrer. Le chef donne encore le change mais n'y croit plus vraiment. L'UMP est fiév