Pour son ultime dimanche de campagne, Eva Joly a brièvement troqué ses lunettes vertes pour des lunettes de soleil, avec grand air et fruits de mer au menu. C'est sur une plage de Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique), abondamment souillée par le fuel de l'Erika en 1999, que la candidate écologiste a choisi de se rendre pour «sa dernière sortie sur le terrain». Arrivée en milieu de journée à la gare du Croisic, l'ex-magistrate est accueillie par une poignée de militants arborant des banderoles rappelant la «colère noire» provoquée par la marée noire de l'Erika. Avec une bourriche d'huîtres en guise de cadeaux. «Chacun juge de ce qui est important, lance-t-elle. Pour moi, il n'y a rien de plus important que de montrer combien l'impunité dans notre pays est dévastatrice et de lutter contre cette impunité, qu'il s'agisse de l'impunité de l'élite ou des multinationales.»
Sous un ciel bleu traversé de nuages et d'applaudissements ponctués de «bravo Eva», elle ne croise pas que des partisans. A commencer par la maire UMP de la commune, Danielle Rival, venue lui signifier que l'écologie n'a pas de parti politique. Imperturbable, la candidate Europe Ecologie-les Verts poursuit son chemin. Elle trouve meilleure compagnie avec un représentant de la Ligue de la protection des oiseaux et celui des paludiers de la presqu'île de Guérande qui rappellent les dégâts provoqués, voilà douze ans, par le pétrolier affrété par Total. «Je