En France, la droite n'aime pas prendre la rue. Quand elle y descend, c'est qu'il y a péril en la demeure. Celle de Nicolas Sarkozy vacille. Pour montrer que ses fondements sont solides et entretenir l'idée que rien n'est joué, il avait convoqué hier sa «France silencieuse» place de la Concorde à Paris, comme de Gaulle avait fait défiler la «majorité silencieuse» sur les Champs-Elysées pour clore Mai 68. Mais la levée en masse espérée par l'UMP n'a pas eu lieu (lire page 4). Et le doute gagne les militants comme le clan sarkozyste.
Un ultime baroud d'honneur au moment où la gauche, dopée aux sondages, ne semble plus guère douter de sa victoire ? Dans cette bataille où la psychologie des protagonistes pèse lourd et où les indécis sont encore légion, Sarkozy ne lâche rien. Il ne dévie pas de son cap à droite toute, persuadé que son salut électoral se trouve chez «ceux qui n'ont pas la parole, qui ne demandent rien», comme il l'a clamé hier. A ce «peuple de France qui dit "ça suffit"», le candidat UMP a lancé un SOS : «Prenez votre destin en main, dressez-vous, prenez la parole, dites ce que vous avez sur le cœur, ce que vous voulez pour votre pays, dites-le haut, dites-le fort, dites-le maintenant. Peuple de France, n'ayez pas peur, ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner.»
Pour s'assurer que ses paroles seraient bien diffusées en direct sur les chaînes d'info en continu, Nicolas Sarkozy a fait preuve d'un