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Libération

Sarkozy, numéro bis à l’obélisque

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Les militants réunis hier place de la Concorde s’inquiètent de plus en plus d’une victoire de la gauche.
publié le 15 avril 2012 à 22h46

La majorité silencieuse ? Nicolas Sarkozy la voit. Elle est là, devant lui, sur la place de la Concorde. Du haut de sa tribune, devant un décor de carton-pâte qui fera de belles images télévisées, le candidat harangue le «peuple de France», cette «vague immense qui submerge aujourd'hui le cœur de Paris». Avant lui, tous les orateurs de la droite - Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Alain Juppé, Jean-François Copé et François Fillon - ont cru pouvoir saluer une «levée en masse». «Vous êtes 100 000 !» s'est exclamé Copé, chef de l'UMP et mobilisateur en chef. Cent mille «braves» qui rendront possible, le 6 mai, un Valmy démocratique qui «surprendra le monde».

Cent mille ? Manifestement exagérée, cette estimation correspond à une mobilisation inespérée, dépassant le cadre des fidèles rameutés par le rail et la route. Quand il arrive sur la Concorde, le député UMP du Nord Marc-Philippe Daubresse reconnaît d'ailleurs que la mobilisation n'a pas débordé. A Lille, les trains pour Paris n'ont pas été pris d'assaut. «Ni par nos partisans, ni pas ceux du PS» se rassure Daubresse. A ses côtés, le député de Paris Bernard Debré estime sans barguigner qu'on est très loin de la marée humaine qui avait envahi la place et les Champs-Elysées le 30 mai 1968 pour soutenir De Gaulle : «J'y étais, avec mon père. On attendait 30 000 personnes, il y en a eu dix fois plus.» Qu'importe. Ce dimanche 15 avril, la droite a décidé qu