C'était en 2002, et un mois avant sa défaite. Lionel Jospin promettait «zéro SDF» en cinq ans. Sur le même thème, Nicolas Sarkozy assurait en 2007 durant sa campagne que, s'il était élu, «d'ici deux ans, plus personne ne serait obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid». Et le candidat de l'UMP d'ajouter : «Si on n'est pas choqué quand quelqu'un n'a plus un toit, c'est tout l'équilibre de la société qui s'en trouvera remis en cause.» C'était également le temps où Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal avaient mis au cœur de leur programme la justice et la santé ; le temps où Nicolas Hulot obligeait tous les prétendants à l'Elysée à parapher son «pacte écologique». C'était il y a cinq ans, dix ans…
En 2012, pas un de ces sujets de société n’a émergé dans la campagne. Evoqués au fil des programmes de chaque candidat ou au détour d’une de leurs interventions publiques, ils sont restés lettre morte, oubliés dans les cartons.
Crise. Le chômage et la dette souveraine ne suffisent pas à expliquer ces «oublis», même si le politologue Stéphane Rozès explique que les principaux candidats ont considéré qu'ils devaient d'abord répondre à la question de «l'avenir de notre modèle social et républicain», remis en cause par la crise(lire ci-contre). L'absence de propositions précises sur ces thèmes souvent centraux atteste sans doute d'une volonté d'évitement au profit de sujets considérés plus porteurs auprès des élect