Si l'écologie n'a pas fait recette durant la campagne présidentielle, que dire de son thème le plus mal aimé, la biodiversité ? Le néant absolu. «Ce dossier ne fait pas partie des préoccupations quotidiennes des Français», confirme Christophe Aubel, directeur de l'association Humanité et biodiversité (ancienne Ligue ROC de l'astrophysicien Hubert Reeves).
Abscons, conceptuel, le sujet est jugé, à tort, trop éloigné du quotidien. Pourtant, ce concept scientifique qui englobe toutes les interactions du monde vivant - espèces, écosystèmes - est en lien direct avec l’activité humaine : nourriture (légumes, fruits, viandes, fromage), vêtements (laine, coton, lin, soie), soins (70% des anticancéreux sont issus de végétaux), chauffage (bois, pétrole) existent grâce à la biodiversité. Elle offre de nombreux «services», dont la pollinisation, à l’origine de 35% la production de fruits et légumes, l’épuration de l’eau, la fertilité des sols…
Impalpables dans la vie de tous les jours, ces sujets sont essentiels pour la qualité de vie. Reste que «la biodiversité est un des sujets les moins traités», se désole la fédération France Nature Environnement (FNE), même si François Bayrou a fait de la survie des abeilles «un objectif politique».
«Dès lors, comment construire un projet politique qui inclut la biodiversité dans toutes les politiques sectorielles et sur tout le territoire ?» interroge Christophe Aubel. L'association a sollicité les équipes de campa