La candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly s'est étonnée lundi après-midi, en arrivant à son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, que Marine Le Pen l'ait citée en diffamation, alors qu'elle-même se montrait souvent «très violente» dans ses propos.
«Je m'étonne que Marine Le Pen, qui ne s'exprime pas avec des roses et qui est souvent très violente [...], a estimé utile d'instrumentaliser, d'utiliser la justice», a déclaré la candidate d'Europe Ecologie-les Verts, derrière ses indéfectibles lunettes vertes. Pour elle, le débat doit avoir «lieu dans l'espace public» et non dans un prétoire.
Il y a une semaine, avant de se rendre à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville symbole de la percée de Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais, Eva Joly avait déclaré sur BFMTV que son adversaire du Front national était «l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession».
Il s'agit d'une allusion à l'héritage important que Jean-Marie Le Pen a reçu dans les années 70 d'un de ses amis, Hubert Lambert, et qui avait donné lieu à un début de conflit avec la famille du défunt, avant un règlement à l'amiable. La propriété de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où réside Marine Le Pen aujourd'hui, fait partie de cet héritage.
Faisant référence aux scandales touchant la fédération socialiste du Nord-Pas-de-Calais, Eva Joly avait également ajouté que le Front National ne faisait que remplacer «un clan par un autre