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TRIBUNE

Etre démocrate ou socialiste ? Il faut choisir

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par Alban Ketelbuters, Doctorant en lettres
publié le 16 avril 2012 à 19h06

Il est mort le Parti socialiste. Parce qu'il n'est plus socialiste. François Hollande en incarne à la fois le déclin et la dérive libérale. Faut-il se souvenir qu'il est l'auteur, en 1984, d'un article paru dansle Monde intitulé «Pour être modernes, soyons démocrates» ? Tout est dit. Face à une crise du capitalisme financier qui plonge l'Europe dans la mort sociale, force est de constater le désespérant consensus sur la «règle d'or», ou sur l'austérité à perpétuité. Pour être modernes, soyons démocrates. Un projet démocrate, donc, qui rejoint l'essentiel des thèses de la droite, maquillé par quelques réformes sociétales.

Dans un continent dominé par des néoconservateurs et des néolibéraux, à une période où «l'Europe post-démocratique» prédite par Hubert Védrine s'instaure peu à peu, que proposent les socialistes ? D'inscrire la laïcité dans la Constitution. D'en retirer le mot «race». D'ouvrir le mariage à tous les couples. De mettre en place un gouvernement paritaire. D'introduire le non-cumul des mandats pour les parlementaires. D'ouvrir le droit de vote des étrangers aux élections municipales. Aussi symboliques et indispensables soient-elles, ces propositions paraissent dérisoires face au désastre européen et au crépuscule républicain. La forme prime désormais sur le fond. Les socialistes proposent - on n'en attendait pas tant - «un autre style de présidence». Pas de Fouquet's, donc, ni de «casse-toi pauvre con».

Mais sur le fond ? Sur l’