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Libération
EDITORIAL

Maturité

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publié le 16 avril 2012 à 22h26

Evidemment, la campagne aurait pu et dû être plus complète. Traiter les questions que détaille aujourd'hui Libération et qui méritaient d'être débattues pendant l'élection reine. D'autant qu'un certain nombre d'entre elles concernent les Français les plus vulnérables ou pointent les faiblesses criantes de cette démocratie imparfaite qu'est la république. De ce point de vue, les électeurs peuvent légitimement regretter que le halal et le permis de conduire aient terrassé la dépendance, la grande pauvreté et l'environnement. Mais 2012 aura cependant eu le mérite d'épargner au pays des slogans comme le «travailler plus pour gagner plus» ou le «président du pouvoir d'achat», devenus autant d'emblèmes d'une manière chic et toc de promettre l'impossible et de récolter déception et ressentiment. La crise économique a, on l'espère, définitivement périmé cette manière de faire de la politique en infantilisant les citoyens. Qui ont, de plus, montré une grande maturité en refusant de suivre les injonctions, plus ou moins appuyées mais toujours démagogiques, qui leur furent faites sur l'immigration et l'insécurité.

Une question reste entière : celle de la capacité des hommes et des femmes politiques à articuler les aspirations collectives et les demandes individuelles. Le pour nous et le pour moi. Le désir commun et l’inquiétude pour soi et les siens. Ce défi attend le vainqueur de la présidentielle ; il définit la tension au cœur des démocraties modernes. Espé