Dimanche 22 avril vers 18 h 30. Dans les rédactions, les premiers sondages de sortie des urnes tombent, les services Politique s’activent pour être prêts à 20 heures tapantes, heure fatidique et cathodique de la publication des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle. Pendant ce temps, sur Facebook, sur Twitter et dans les bars, tout le monde est au courant et se ressert en bière et cacahuètes, tandis que les derniers votants se pressent aux urnes dans les grandes villes.
Comme en 2007, Internet va donc venir perturber le paisible déroulement des soirées électorales prévu par la loi du 19 juillet 1977 révisée en 2002. Sauf qu’il y a cinq ans, seuls les sites de quelques médias européens francophones avaient utilisé le Web pour publier les premiers chiffres dès 17 h 30. A cette époque lointaine, Facebook comptait à peine 400 000 utilisateurs en France et Twitter se lançait mollement. En 2012, le premier a dépassé les 24 millions de membres et le second revendique 5 millions d’inscrits dans le pays.
«Fantaisiste». Ce qui était un souci en 2007 est donc devenu un bon gros problème institutionnel et politique en 2012 : la divulgation anticipée des premières tendances fiables peut-elle influencer le vote ? «Ce que dit la loi, explique Mattias Guyomar, secrétaire général de la Commission des sondages, c'est qu'il est interdit de diffuser par un quelconque moyen un sondage ou des résultats partiels à partir de la veille d'un sc