On est le vendredi 4 mai 2012 et, depuis 48 heures, François Hollande ne répond plus. Le premier du premier tour, le caracoleur à 54-55 % chez les sondeurs, le déjà-président s'est évaporé. La panique gagne.
Voilà ce qu'on sait.
Mercredi 2, à l'aube, Hollande quitte sur la pointe des pieds le domicile toujours pas conjugal. Comme souvent, il passe à la boulangerie du coin faire une razzia de viennoiseries qui, désormais, ne lui pèsent plus sur les bourrelets, magie de la dilection élective. Puis, par un passage dérobé auquel l'ont initié quelques garnements des HLM de la rue Saint Charles, il s'introduit dans le parc Citroën où il gonfle ses poumons d'une exaltation matinale et solitaire. Un oeil sur la montgolfière, il aime sautiller à cloche-pied sur les pierres plates des jardins japonisants, en écoutant glouglouter l'eau des cascades carrelées. A l'ouverture des grilles, un jardinier salue, d'un clin d'oeil complice, le squatteur bleu blanc rouge.
Ensuite, rien, plus rien.
Il est 7h30 quand sa maisonnée s'éveille lentement, sans s'inquiéter une seconde de son absence. Depuis qu'il est en passe de présider le pays, Hollande aime les petits matins repeints de frais, seul moment où il peut encore échapper à ses gardes du corps et partir folâtrer dans les rues lavées à grandes eaux.
Chez lui, on se dit qu' il a dû se faire alpaguer par un fâcheux à qui il n'a pu s'empêcher de payer un café pour discuter plus avant. A moins qu'il n'ait eu besoin de se faire une de