Immuable depuis quelques semaines, la scène se déroule ce midi-là sous un chapiteau dressé en pleine campagne, près de Besançon (Doubs). On demande à François Hollande, qui sirote un jus pomme-cassis, si le grand meeting de Lille ne va pas alimenter la chronique sur l'éventuelle nomination de Martine Aubry, à Matignon. Reposant son verre, le candidat philosophe : «Oh vous savez, ça jase à chaque meeting…»
Tous les socialistes d'envergure ont en effet eu droit à leur duo sur scène avec Hollande : Laurent Fabius à Rouen, Ségolène Royal à Rennes ou Pierre Moscovici à Besançon. Mais, dans la dernière ligne droite, l'ancienne ministre de Lionel Jospin est plébiscitée dans les sondages. Au grand dam de l'équipe de campagne, qui voudrait bien qu'on parle d'autre chose. «On est dans le match présidentiel, pas celui de Matignon», temporise la porte-parole Delphine Batho dans le TGV emportant tout le PS vers Lille, dont d'autres «premiers ministrables», comme le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, ou l'ancien ministre des Finances Michel Sapin. Martine Aubry, elle, ne pipe mot. «Je suis déjà très heureuse d'avoir été utile pendant ces quatre dernières années», a souri la première secrétaire du Parti socialiste à son arrivée au Zénith hier soir. Hollande et Aubry, «ce sont deux forces qui s'additionnent et ne se contrarient pas», assure une partisane de la première secrétaire du PS. Mais donner le sentiment de réclamer quelque chose n'