Toujours créditée de moins de 1% dans les intentions de vote, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière (LO), se dit malgré tout satisfaite de sa campagne.
Comment avez-vous vécu cette première présidentielle ?
La pression des médias a été difficile. Mais il y a aussi eu des moments forts comme les meetings ou les rencontres avec les travailleurs.
Comment expliquer que vous n’ayez pas rassemblé plus de monde ?
On sent aujourd’hui une rage impuissante. L’état d’esprit est plus à accuser les coups qu’à en rendre. Mais il y aura des luttes.
Quels thèmes pensez-vous avoir réussi à imposer dans la campagne ?
L’interdiction des licenciements ou le contrôle des entreprises par les salariés, par exemple. On a aussi beaucoup parlé du communisme. Ces idées reviendront sur le devant de la scène. LO a montré qu’un courant lève encore le drapeau de la révolution communiste, et pas «citoyenne»…
Mais Jean-Luc Mélenchon et sa «révolution par les urnes» n’offre-t-il pas une perspective électorale à cette «rage impuissante» ?
C’est un leurre d’expliquer aux travailleurs qu’ils obtiendront des avancées en votant. Il n’y aura pas de place pour un bon gouvernement de gauche, fut-il dirigé par Jean-Luc Mélenchon et composé de communistes. La crise et la dette ne sont pas un détail. Comment les grands groupes industriels vont-ils augmenter ou préserver leur chiffre d’affaires ? En écrasant les travailleurs. Les patrons font partie d’un engrenage : ce qu’ils ne pourront pas récupérer par la croissance économique, ils le prendront sur les travailleurs. Que ferait un gouvernement ? Se mettre en travers du patronat ?
C’est ce que dit Jean-Luc Mélenchon…
Mais pour cela, il faut exproprier les patrons et les banques ! Ça ne fait pas partie de son programme. Je n’ai aucune confiance en Jean-Luc Mélenchon. Il n’a eu aucun problème à être ministre dans