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Interview

«Je n’ai aucune confiance en Jean-Luc Mélenchon»

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Nathalie Arthaud rappelle la singularité de Lutte ouvrière :
par Lilian Alemagna, Aurélie Delmas et Marion MICHEL
publié le 18 avril 2012 à 22h06

Toujours créditée de moins de 1% dans les intentions de vote, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière (LO), se dit malgré tout satisfaite de sa campagne.

Comment avez-vous vécu cette première présidentielle ?

La pression des médias a été difficile. Mais il y a aussi eu des moments forts comme les meetings ou les rencontres avec les travailleurs.

Comment expliquer que vous n’ayez pas rassemblé plus de monde ?

On sent aujourd’hui une rage impuissante. L’état d’esprit est plus à accuser les coups qu’à en rendre. Mais il y aura des luttes.

Quels thèmes pensez-vous avoir réussi à imposer dans la campagne ?

L’interdiction des licenciements ou le contrôle des entreprises par les salariés, par exemple. On a aussi beaucoup parlé du communisme. Ces idées reviendront sur le devant de la scène. LO a montré qu’un courant lève encore le drapeau de la révolution communiste, et pas «citoyenne»…

Mais Jean-Luc Mélenchon et sa «révolution par les urnes» n’offre-t-il pas une perspective électorale à cette «rage impuissante» ?

C’est un leurre d’expliquer aux travailleurs qu’ils obtiendront des avancées en votant. Il n’y aura pas de place pour un bon gouvernement de gauche, fut-il dirigé par Jean-Luc Mélenchon et composé de communistes. La crise et la dette ne sont pas un détail. Comment les grands groupes industriels vont-ils augmenter ou préserver leur chiffre d’affaires ? En écrasant les travailleurs. Les patrons font partie d’un engrenage : ce qu’ils ne pourront pas récupérer par la croissance économique, ils le prendront sur les travailleurs. Que ferait un gouvernement ? Se mettre en travers du patronat ?

C’est ce que dit Jean-Luc Mélenchon…

Mais pour cela, il faut exproprier les patrons et les banques ! Ça ne fait pas partie de son programme. Je n’ai aucune confiance en Jean-Luc Mélenchon. Il n’a eu aucun problème à être ministre dans