Menu
Libération
Analyse

Nicolas Sarkozy, accro aux craques

Article réservé aux abonnés
Pour discréditer un adversaire, parer une attaque ou arranger son bilan, le président-candidat multiplie mensonges et promesses fantômes.
Sarkoz en menteur, caricature de Luis Granena (Dessin Luis Granena)
publié le 18 avril 2012 à 22h16

Sur France Inter, mardi, il a tempêté : «Mensonge éhonté !» Sur BFM TV, hier, il s'est indigné : «C'est grotesque ! Grotesque !» Par deux fois, Nicolas Sarkozy a démenti mordicus avoir envisagé de fournir une centrale nucléaire à la Libye. «Il n'a jamais été question de vendre une centrale à monsieur Kadhafi.» Sauf que si. Que ce n'est pas un secret. Qu'il existe moult documents et déclarations prouvant l'inverse. Un mémorandum d'entente signé en juillet 2007 prévoyait d'«œuvrer conjointement en vue de la réalisation de projets de production d'énergie nucléaire et de dessalement d'eau [en Libye], ainsi que d'autres projets de développement liés à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique». Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, affirmait en 2008 qu'il n'y avait «aucun obstacle à ce que ce projet se réalise, dans la mesure où la Libye respecte tous les traités internationaux sur la sûreté nucléaire et sur le contrôle des installations nucléaires». En octobre 2010, Christian Estrosi, ministre de l'Industrie et fidèle du Président, jouait les VRP en Libye pour promouvoir «une coopération stratégique dans les domaines du transport, de la santé, de la construction, des hydrocarbures et de l'énergie nucléaire civile».

Hier matin, sur BFM TV, le journaliste Jean-Jacques Bourdin a ressorti les pièces du dossier à Nicolas Sarkozy, citant les déclarations, rappelant ces accords passés. Cinq longues minutes d'accouc