La conseillère de Vincent Peillon sur la recherche dans la campagne de François Hollande s'inquiète du risque de voir signer avant le scrutin les conventions entre les universités et l'Etat autour des Idex (les initiatives d'excellence), ces futurs «campus de rang mondial» financés par le Grand Emprunt à hauteur de 7,7 milliards d'euros et qui vont engager le prochain gouvernement sur le long terme.
Pourquoi tirez-vous la sonnette d’alarme ?
Les Idex sont des projets qui vont modifier en profondeur le paysage du supérieur et de la recherche. Des sommes relativement importantes sont en jeu même si elles ne sont pas au niveau annoncé, car les établissements ne vont toucher que les intérêts des sommes qui seront placées. François Hollande a annoncé que la parole de l’Etat serait respectée en matière de financement. En cas de victoire, la pérennité de ces projets est assurée. Il n’y a donc aucune raison de signer maintenant et les établissements n’ont aucun intérêt à précipiter les choses. Je demande un moratoire, de quelques semaines, afin de laisser le temps à la discussion.
Pourquoi le ministère est-il aussi pressé de conclure ?
Il y a une volonté de communication du ministre, Laurent Wauquiez. C’est curieux qu’à quelques jours du premier tour de la présidentielle, on soit prêt à signer des textes aussi importants. Il devrait y avoir une période de répit républicain.
Pourquoi rediscuter de projets déjà retenus par un jury ?
A Toulouse ou à Saclay (1), il existe un fort mécontentement. Il faut relancer une concertation au sein des établissements. Avec ces Idex, on risque de voir se créer un système à deux vitesses pour deux