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grand angle

Des candidats à la chaîne

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D’aciérie en raffinerie, les prétendants à l’Elysée se sont presque tous pointés à l’usine, une visite incontournable en période de chômage.
François Hollande à l’usine Alstom du Creusot (Saône-et-Loire), en décembre. (Photo Sébastien Calvet pour Libération)
publié le 19 avril 2012 à 19h56

Dans une vieille publicité pour une marque de produits surgelés, le slogan nous faisait chanter : «Heureusement qu'il y a Findus, Findus !» De fait, ces dernières semaines, un candidat à la présidentielle a visité une usine Findus (François Hollande, à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais). Ce qui par ricochet remémore le sketch de Coluche sur les produits panés surgelés qui font croire aux enfants que les poissons sont rectangulaires avec des yeux dans les coins, et qui se concluait par le non moins immarcescible «Vivagel bien sûr !»

Facéties vestimentaires

Cela pour dire qu’au long de cette campagne électorale, heureusement qu’il y a eu l’usine (ou l’atelier) comme étape plus que jamais obligée du tour de France des électeurs, chômage et crise rugissant fort aux oreilles des candidats. On a vu Bayrou en aciérie, Sarkozy en raffinerie et Mélenchon en fosse (de réparation à la RATP). Ce qui donna lieu à des facéties vestimentaires distrayantes quand la sécurité exige le port du casque (qui ne va pas à tout le monde), de la combi enfilée sur le costume (effet Babar a repris du cassoulet) et, surtout, l’emmaillotage du chef dans une charlotte (qui n’est pas sans évoquer Marie-Antoinette deux minutes avant la guillotine).

Moins comique, cette façon rituelle de visiter les ouvrières et ouvriers pour de bon, comme la marquise visite ses vrais pauvres. Dans l’espoir sans doute de récupérer ce fameux vote prolétaire dont on sait, hélas, qu’il file en quantité dans