Les soutiens viennent parfois d'où on ne les attend pas. C'est ainsi qu'on a vu, au terme d'une campagne où il ne s'est privé d'aucun coup de patte contre François Hollande, Jean-Luc Mélenchon estimer hier que Nicolas Sarkozy était «une proie plus tendre pour la finance internationale» que son adversaire socialiste, jugeant le président sortant trop «démonétisé» pour lutter contre les marchés. La suite des amabilités, publiées dans les Echos, est plus piégeuse : pour «résister», François Hollande devra forcément en venir aux solutions radicales du Front de gauche, estime Mélenchon. Ce qui n'est pas vraiment au programme du candidat PS.
Certes, dans son grand discours du Bourget, Hollande a désigné son «adversaire». «Il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et, pourtant, il gouverne : cet adversaire, c'est le monde de la finance», lançait-il le 22 janvier. Mais le même a ensuite assuré à la City de Londres qu'il n'était pas «dangerous» (en anglais dans le texte) rappelant, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, que la gauche avait «libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation», preuve qu'il n'y avait «pas de crainte à avoir» en cas d'alternance en France.
Depuis trois mois, s'il reprend son antienne contre la finance dans tous ses discours, Hollande prend bien soin de