Ils parlent de « miracle » mais ça n'a pas grand-chose à voir avec la bataille des urnes à venir, qu'ils ne redoutent pas une seconde. Jeudi soir, les socialistes avaient les cieux avec eux, offrant une trouée de soleil d'une petite heure à François Hollande dans un long après-midi de pluies torrentielles sur Bordeaux.
Dernier rassemblement de campagne avant le premier tour, pour le candidat à l'Elysée, c'est le meeting du « plaisir ». Il joue avec la foule rassemblée sur les pentes boueuses du théâtre de verdure de Cenon, et avec les éléments. « Nous avons craint un moment les nuages, nous les avons écartés, dissipés et nous sommes là avec un ciel tout rose pour le 6 mai », entame le député de Corrèze. Il parle de l'alternance qui se prépare : « elle vient toujours de loin, elle n'est jamais une fantaisie, une surprise ou l'emballement d'une peuple. C'est une somme de colères ». Contre « les désordres de la finance » ou les « manquements aux valeurs de la République » qui ont jalonné le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Une fois n'est pas coutume, il cite le nom du chef de l'Etat et candidat de l'UMP. « Chaque fois, quand je cite son nom, ce sont les mêmes cris. C'est la raison pour laquelle je l'appelle le candidat sortant », précise Hollande en se marrant. Les sympathisants en bottes et kway sifflent de plus belle. Bref, « Nicolas Sarkozy avait voulu voir une vague (…) Pour une fois il ne s'était pas trompé