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Libération

Le blues des militants UMP en banlieue rouge

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publié le 19 avril 2012 à 22h06

«Ici, chaque mètre carré du territoire est occupé par le Front de gauche», soupire Philippe Moine, responsable UMP à Vaulx-en-Velin, commune déshéritée de la banlieue de Lyon (Rhône). En face du marché de l'Ecoin-Thibaude, la bordure métallique séparant le trottoir de la chaussée est recouverte de portraits de Jean-Luc Mélenchon. Juste au-dessus, les mêmes affiches du candidat, suspendues à une corde tendue entre deux arbres, se balancent doucement. «Ils sont en territoire conquis», déplore ce conseiller municipal d'opposition à la mairie PCF.

Hier matin, sur le marché de cette commune marquée par des émeutes dans les années 80 et 90, les militants UMP avaient petit moral. «C'est la fin de la campagne, on est fatigués», explique l'élu. Fatigués ou découragés ? «C'est gagné pour personne», rétorque-t-il.

Aidé de trois militants, Philippe Moine distribue ses tracts dont l'un représente l'avis d'imposition que recevraient les contribuables si François Hollande était élu. Sans grand succès. «L'UMP ? Non merci», claque une femme. «Je préfère Bayrou. Villepin aussi est bien. Sarko, il déconne trop», remarque un homme. «Sur la forme, il a commis des erreurs. Sur le fond, il a fait beaucoup de choses. Grâce à lui, le pouvoir d'achat a augmenté. Mais il a eu un problème de communication avec les Français», reconnaît Philippe Moine, qui met également en avant les réformes impulsées par le chef de l'Etat.

Le marché, très popul