Ce n’est qu’une rumeur. Mais elle a suffi à déclencher un petit vent de panique sur la Bourse de Paris. Hier, la crainte d’une nouvelle dégradation de la note de la France s’est répandue dans de nombreuses salles de marché. Lundi, pourtant, l’agence de notation américaine Moody’s avait affirmé ne pas prévoir de changement imminent de la note de la France, en réponse à François Hollande qui s’attendait à une dégradation peu après son éventuelle élection présidentielle. En vain : le CAC 40 a perdu 2%, à 3 174,02 points.
Voilà qui devrait redonner quelques arguments au camp de Nicolas Sarkozy qui, depuis plusieurs jours, brandit la menace d'une spéculation financière en cas de victoire de la gauche. Mercredi 11 avril, le président sortant évoquait ainsi le spectre d'une «France à genoux» si les socialistes prenaient le pouvoir. La veille, son Premier ministre prédisait «des attaques spéculatives à la minute où Hollande serait élu»… Comme si l'histoire s'apprêtait à repasser le même plat servi pendant les semaines qui ont suivi un certain 10 mai 1981, lors de l'élection de François Mitterrand, premier président socialiste de la Ve République. A l'époque, tétanisés par le programme commun de la gauche, les investisseurs avaient pris la poudre d'escampette. En une semaine, du lundi 11 au vendredi 15 mai 1981, la Bourse de Paris s'enfonçait de 17,1%. Une parenthèse… puisque les quatre autres élections présidentielles qui ont suivi celle de 1981 n'ont pas