Le programme du Front de gauche est parfois caricaturé comme un catalogue de mesures sociales irréalistes. Il est plutôt irréaliste de continuer dans la spirale austérité-récession qui plonge l’Europe vers le chaos et le chômage. Ce programme recèle une vraie cohérence et cela sur deux plans. D’une part, il se donne les moyens d’atteindre ses objectifs sociaux contre la domination des marchés. Le Smic à 1 700 euros brut, la hausse des minima sociaux, la retraite à 60 ans à taux plein, le développement des services publics ne répondent pas qu’à des urgences sociales. Ces mesures créeront l’impulsion pour sortir de l’austérité budgétaire et salariale. Elles sauveront les PME asphyxiées par la stagnation de la demande intérieure, la domination des grands groupes et la limitation du crédit. Elles permettront de planifier démocratiquement la transition sociale et écologique.
D’autre part, autre originalité de cette politique, elle engagera une véritable bifurcation de l’économie vers un modèle de développement de qualité. Ainsi, la réduction collective du temps de travail accroîtra les marges de manœuvre pour créer des centaines de milliers d’emplois, rompre avec la précarité, réduire les inégalités, notamment entre hommes et femmes, et ouvrir une autre conception du bien-être. La bifurcation de l’économie passe par des investissements d’avenir, méprisés par les marchés. Le Front de gauche propose donc de réorienter le crédit bancaire vers les projets porteurs d’un développement é