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TRIBUNE

Pour une politique de la ville moins pauvre et enclavée que les quartiers populaires

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Par les maires de l’association des Maires «Ville et Banlieue» de France et les militants du Collectif Pouvoir d’Agir
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publié le 19 avril 2012 à 19h06

Les banlieues ne sont pas une anomalie républicaine. Elles sont frappées des mêmes maux qui secouent l’ensemble de notre société : chômage, précarité, décrochage scolaire, difficultés d’accès au logement, aux soins, aux transports, délinquance. Mais elles les concentrent, de manière excessive, révélant dans leur propre malaise la crise systémique de notre modèle social.

A la veille d’élections nationales majeures, nous, élus, militants associatifs et professionnels, souhaitons rappeler l’enjeu crucial que représentent les banlieues pour l’avenir de notre pays.

Car il n’y a pas de société durable qui laisse les inégalités sociales et territoriales se creuser jusqu’à la rupture.

Car il n’y a pas de démocratie ni de «vivre ensemble» dans une société qui exclut.

Car il n’y a pas de cohésion nationale quand sont stigmatisées et mises au ban les classes populaires.

Car il n’y a plus de légitimité du politique quand, dans certains quartiers de notre République, l’abstention est devenue la norme électorale.

Nous refusons pourtant la politique du bouc émissaire : la politique de la ville, trop pauvre, enclavée comme les quartiers qu’elle tendait à ouvrir, n’a jamais eu l’ambition ni les moyens d’empêcher la désindustrialisation, de contrer les effets de la crise financière, de refondre un système éducatif à bout de souffle, de combler les manques du système de santé publique, de résoudre la crise du logement…

Face à la dégradation continue des services publics en matière d’éducation, d’empl