Au-delà des enjeux strictement électoraux (lire page 2), il est déjà possible de tirer quelques enseignements du cru présidentiel 2012. Tour d'horizon.
Ennuyeuse, cette campagne ?
C'est depuis plusieurs semaines le commentaire tendance : la campagne a rasé les Français. Après l'engouement de 2007 et un recul de l'abstention, l'édition 2012 n'aurait pas été à la hauteur. La faute à la crise, qui a posé son couvercle en plomb sur la marmite politique. La faute aux deux grands candidats, le président sortant ayant choisi d'entrer en campagne très tard sans véritable programme, le socialiste, trop habile, ayant cherché à préserver son avantage. Mais plus qu'ennuyeuse, la campagne a été insaisissable. En 2007 déjà, Nicolas Sarkozy avait imposé sa science du zapping. Mais quelques sujets majeurs s'étaient installés : le pouvoir d'achat, la nation, l'insécurité. Cette fois, pour reprendre un autre mot à la mode, rien n'a «imprimé». Pourtant, la primaire socialiste avait suscité un vrai enthousiasme, dans un mélange réjouissant d'austérité sur le fond et de nouveauté sur la forme. Les grands rendez-vous télévisés ont attiré les téléspectateurs. Et des foules sans précédent se sont pressées aux meetings en plein air, en particulier ceux de Jean-Luc Mélenchon. Des prédictions d'abstention record d'un côté, un regain d'appétit pour la politique de l'autre : entre les deux, le cœur de la France balance. Et cette mobilisation citoyenne, joyeuse et réconfo