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Libération

Prêt-à-voter féminin

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publié le 20 avril 2012 à 19h07

«Eh bien, bonsoir à toutes et à tous, moi, c’est Nathalie, et je suis ravie de bonheur et même tartinée d’extase de vous recevoir à la salle des fêtes de la mairie de Landerneau pour notre loto mensuel organisé par l’amicale des chasseurs de poux. Et tout de suite, le tirage des premiers numéros de notre loto, parrainé, je vous le rappelle, et je vous demande de l’applaudir bien fort, par le pâté Dufaux, le pâté qu’il vous faut.

«Gouli-goulou les petites boules numérotées dans le saladier de la joie : donc, le 28, le 1, et le 55. Mais oui madame Le Coz, vous l’avez tout de suite remarqué, le hasard est un coquin : 28, 1, 55, ce sont bel et bien les chiffres du bonheur, puisque le 28 janvier 1955 naissait mon Nico d’amour-my love pour qui vous allez demain tous voter, sinon pas de rab de Flanby au dessert. Mais oui, monsieur Pen Golo, votre épouse, décédée il y a quinze ans, peut voter. Il suffit que vous achetiez une perruque quand vous repasserez devant les urnes.

«Je rappelle aussi aux sympathiques mamies et papies de la maison de retraite Enrico-Macias, qui nous ont rejoints après un très très très long voyage en car, que c’est moi, Nathalie, qui ai la clef du véhicule. C’est OK ? On s’est bien compris ? C’est soit Nico aux deux tours, soit le retour en stop.»

Or, non. Pas de fausse joie. Nathalie Kosciusko-Morizet n'est pas (encore) chauffeuse de salle en karaoké extrême («Bécassine, c'est ma cousiiiiiine»), mais bel et bien la porte-parole du président candidat, i