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Analyse

Sarkozy les coups pour le tout

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La campagne du sortant a erré entre drague de l’extrême droite et attaques systématiques contre Hollande.
Chassieu, le 17 mars 2012. Salle Eurexpo. Meeting de Nicolas Sarkozy (centre), candidat UMP à l'élection présidentielle de 2012. (Photo Laurent Troude pour Libération)
publié le 20 avril 2012 à 20h56

Tout est parti d'un constat d'échec. La campagne de Nicolas Sarkozy s'est élaborée sur les braises encore fumantes d'une stratégie qui a fait flop : le président-candidat devait gouverner jusqu'à la dernière minute pour incarner le Gerhard Schröder français, le réformateur courageux et impopulaire. Il défend la TVA sociale. Il fait d'Angela Merkel l'invitée prestige de sa future campagne. Le modèle allemand devient un horizon indépassable. On est fin janvier. Et les courbes d'intention de vote au premier tour, qui mettent François Hollande largement en tête, doivent se croiser sous peu. Le candidat socialiste va «s'effondrer», comme un soufflé. Mais il n'en sera rien.

«La question de la dette mobilisait beaucoup moins l'attention qu'en novembre ou décembre, se souvient un fidèle du chef de l'Etat. Les Français avaient le sentiment de sortir de la crise, ils n'avaient plus envie d'en parler.» Un autre conseiller : «Aucune proposition n'imprimait. Il fallait créer une vraie rupture pour distinguer le candidat du président.» Pour une rupture, ce sera une rupture. Totale et brutale.

«Valeurs». Nicolas Sarkozy va s'en remettre entièrement à son très droitier conseiller Patrick Buisson, ancien patron de Minute et actuel président de la chaîne Histoire. Son diagnostic : il faut faire revenir une partie de cette classe populaire partie chez Marine Le Pen. Dès lors, il convient de s'adresser à cette «France du non»