On les reconnaît à leur écharpe orange. Réunis au siège du Modem rue de l'Université, à Paris, les militants tentaient hier de faire bonne figure, plus résignés qu'énervés. «Notre message n'était pas facile à faire passer, parce qu'on n'a rien caché des difficultés qui nous attendent, résume le député Jean Lassalle.Il n'y a qu'à voir l'extrême droite qui fait le plus haut score de son histoire.» «Plus de 30% des électeurs sont allés vers les extrêmes, reprend un militant. Mais on ne parle que du score de Hollande et de la claque de Sarkozy, la petite musique habituelle. Jusqu'où ?» Et l'autocritique ? «Il n'y avait pas l'enthousiasme de 2007, finit par concéder un jeune. On a peut-être été trop fair-play, trop gentils, mais notre manière de faire de la politique est tout à notre honneur.»
Unanimes pour dénigrer les programmes des deux finalistes, les centristes sont partagés sur l'attitude à adopter. Pour quelques-uns, il faut rester fidèle au ni droite ni gauche. Pour les autres, plus nombreux, il est temps de faire un choix, même par défaut. «Au premier tour on choisit, au second on élimine, tranche un centriste, et, comme il est inconcevable de soutenir Sarkozy, ce sera Hollande. On espère que François finira par se prononcer en ce sens.» François Bayrou, visiblement marqué, n'a pas tranché lors de sa très brève allocution. A 22 heures, la plupart des militants et invités étaient repartis. Un